3 ans après, Blanc Coco à encore frappé ! Souvenez-vous du marathon macaron d’Aurélie & Jacques. Une pièce montée en cône, et un challenge de taille ! Je vous avais fait partagé les étapes de cette expérience dans cet article.
Miloo (Émilie de son vrai prénom !) & Clem, n’est pas un couple comme les autres ! Ancienne collègue graphiste, hyper-créative et des idées barrées plein la tête, nous nous sommes lancées dans la confection d’une pièce montée hors-norme ! Miloo, c’est un peu l’ami des bêtes, de la nature… et surtout des plantes ! Quand elle imagine son bouquet de mariée c’est en plante grasse, tout comme le présentoir de leurs alliances ;) ! Pour leur dessert, elle se laisse aller à rêver que sa pièce montée pourrait prendre la forme d’un arbre. Une structure imposante, ronde & colorée.
Réaliser le gâteau de mariage d’un couple d’ami est toujours pour moi un honneur ultime, qui rime cela va sans dire avec une bonne dose de stress lol ! Monter des macarons sur une sphère… pourquoi pas. Après tout, j’ai vu quelques photos sur le net qui attestent de la faisabilité du zinzin ! Comme chez Miloo, la nature, le bricolage et le fait main, c’est une histoire de famille, Jean Claude (son papa) nous a confectionné le support de la pièce montée. Une sphère en polystyrène de 50cm de diamètre montée sur une tour Babel (une corbeille à fruit détournée de son utilisation principale ;) !). Miloo (toujours des idées plein la tête / nooooon ça ne s’arrête jamais lol !) décide de customiser le support de la pièce montée ! Après plusieurs étude de faisabilité, nous nous tournons vers de la peinture en bombe pour recouvrir la sphère. Ensuite, les prénoms de chacun des invités seront inscrits au Posca ! De cette manière, lorsque l’on enlèvera les macarons, les trous laisseront découvrir les prénoms ^^! Chouette comme idée n’est-ce pas :) ?! Sur le croquis, c’est un beau projet, cela promet d’une pièce montée qui a de l’envergure.
C’est à mon tour de jouer ! Les parfums/couleurs choisis pour rester dans le thème couleur des mariés : bleu/chocolat . blanc/vanille . crème/café . marron orangé / caramel & beurre salé. Un petit rappel du panier de courses :
– 2 kg d’amandes en poudre
– 1 kg de sucre glace
– 1,5 kg de sucre
– 30 œufs bios (important !)
– 2 kg de couverture Ivoire
– 1,8 kg de crème fleurette
– 100 g de miel
– 300 g de chocolat noir
– 5 gousses de vanille bourbon
– 2 cs de café lyophilisé
Cette fois-ci, je commence à J-5. Que la force de Pierre Hermé soit en mouaaaaa !
J-5 Ganaches. Vu qu’il faut laisser cristalliser une nuit minimum au réfrigérateur les ganaches avant de les monter en chantilly, c’était le temps de s’y mettre ! Les ganaches, c’est pas le plus compliqué. Depuis le temps que je fais des macarons je commence à maitriser ;) ! C’est donc une étape qui s’est passée sans stress, sans heurs, un vrai moment de bonheur !
J-4 Les coques. C’est toujours un peu là que ça se corse ! On a beau avoir l’habitude, il n’y a rien de moins incertain que la meringue italienne à macarons !!! Ira, ira pas… trop liquide ou pas, craquera /craquera pas, collerettera / collerettera pas… c’est toujours un peu la loterie ! Je commence par les coques bleues. C’est la première fois que je teste ce colorant. Première fournée… mouais pas terrible. Pas de craqués, la petite collerette, mais aussi la petite pointe au dessus. Les coques ne sont pas tip-top lisses :(. La meringue est donc trop « dure » je décide de la brasser un peu. Troisième et quatrième fournée… trop lisse ! Ben oué.. à force de trop brasser… pas de petite pointe mais pas de petite collerette non plus. Je suis méga déçue. En même temps cela faisait longtemps que je n’avais plus fait de macarons. Je laisse passer la journée, je dois être dans un black day… ça ira surement mieux demain ! Bref, ça commence bien !!!!
J-3 Les coques (suite). Je commence ma journée de bonne heure direct après le petit dèj. Ben oui si ça marche pas je ne dormirais pas de la nuit ! Ce matin, tout à l’air plus simple. Je commence par les coques blanches… nickel ! Quelques craqués dans la fournée, mais pas de quoi paniquer. Il en va de même pour les coques crèmes et caramel ! Sur ma lancée… j’hésite ! Je suis dans un good day (l’esprit de Pierre Hermé semble avoir trouvé le chemin de ma cuisine !). Aller, je me relance à faire des bleus. Je ne peux pas rester sur un échec ! A la sortie du four, stupéfaction, ils sont sublimes !!! Ce sont d’ailleurs les plus beaux. La couleur est vive, ils sont bien gonflés, la colerette est parfaite, et ils ont l’air moelleux à souhait ! Haaaaaaa victoire ! (Pour l’étape coques tout du moins… ne mettons pas la charrue avant les bœufs !)
J-2 Garnissage & assemblage. Les douilles sont prêtes, j’ai mes munitions ! Prendre un macaron, le pocher de ganache, trouver son pote, coller, réserver ! C’est le moment le plus sympa de cette aventure ! Ma cuisine ressemble à une chocolate factory ! Je remplis des boites en cartons, que je réserve pour la nuit au réfrigérateur. Entre temps, nous passons la soirée chez des amis à Thonon, rosé pamplemousse, tartines de cèpes, rentrés minuit… aïe le réveil va être dur !
J-1 Montage. J’arrive à 14h chez les parents de Miloo. Je m’installe dans la cave. Je découvre cette grosse grosse énooooore sphère… vide ! Je me met au boulot, je devrais être rentrée pour l’apéro ;) ! Avec un cure dent, je pique la sphère pour faire un trou, je pique le macron pour faire un trou également (très délicatement) j’enfonce le pic dans la sphère et je viens emboiter le macaron dessus. Et ainsi de suite ! Tout le monde s’affaire autour de moi à faire des couronnes de fleurs, je reste imperturbable. Clem vient me rejoindre pour préparer les déco de table. Le socle est rempli au 1/4. Tout d’un coup sans prévenir la pièce montée bascule ! Je pousse un cri strident et la rattrape avec l’aide de Clem in extremis ! OUF ! Purée mon cœur s’est arrêté !!!! La structure du socle est trop fragile et commence à se déformer. Il faut la lester. Jean-Claude m’apporte de beaux cailloux. Avec ça tout va bien, je peux continuer mon œuvre.
Les heures passent et se ressemblent. Tout d’un coup j’ai un doute ! Aurais-je assez de macarons pour recouvrir entièrement la sphère ?! D’après mes savants calculs oui (ceux qui me connaissent me savent nulle en mathématiques)… j’aurais peut être du faire vérifier ça par quelqu’un !!! Arrivée dans la partie basse de la pièce montée, un autre problème se pose, les cures-dents ne tiennent plus assez bien les macarons (orientés vers le bas). Je tente une dernière ligne en croisant les doigts et réussir à en mettre le plus possible. C’est fini, je ne peux plus compléter avec les macarons. Une gentille dame m’apporte des meringues, une autre des fleurs piquées. Avec la contribution de tout le monde, je devrais arriver à finir cette pièce montée ! Il est 21h30… et je pique la dernière fleur ! Il est l’heure de couvrir la pièce montée avec une cloche de carton faite par Mr Jean-Claude. Les parents de Miloo m’offre l’hospitalité, et je me régale autour d’un bon repas bien mérité ! Je quitte le lieu-dit à 23h30.
Jour J. Je suis également photographe ce jour ! Je retrouve la mariée à 9h tapantes chez le coiffeur. La journée se déroule à merveille ! Tous le monde est très enthousiaste et les mariés sont radieux ! 23h30, il est temps d’aller chercher la pièce montée. Nous nous rendons dans la cave et enlevons la cloche. Quatres macarons sont tombés… pas grave, je les remplacerais à la dernière minute ! C’est à ce moment là que tout se complique. Il faut traverser un champ et la pièce montée (toujours lestée est très bancale). J’enlève les cailloux et Jean-Claude l’emporte à bout de bras. A la lampe torche nous l’écrairons et le guidons à tarvers le champ en déjouant ainsi trous et pierres ! (A ce moment là, je suis en panique la plus totale… si la pièce montée tombe, tout mon travail est ruiné !!!). La pièce montée arrive dans la cuisine de la salle intacte ! Je remplace les derniers macarons. Et j’attends. 10 min interminables pendant lesquelles le stress commence à monter. Il ne reste plus que 20 mètres à faire pour l’apporter devant les mariés dur le buffet de desserts. Je suis au bord de la syncope ! lorsque l’animateur annonce l’arrivée de la pièce montée, je précède Jean-Claude qui la reprend à bout de bras et me stoppe net sur place : JE NE VEUX PAS VOIR CAAAAAA !!! Pas le choix, c’est moi qui transporte les cailloux, et il les faudra pour lester à nouveau la pièce montée. Dans une ferveur et une tension palpable, la salle en clair-obscur et une musique de fin du monde, la pièce montée arrive devant les mariés. Je retiens mon souffle, pose mes cailloux et me dégage. FIN.
A partir de là j’ai presque tout oublié. Mon appareil photo est dans la voiture, je cours le chercher pour immortaliser l’instant. La pièce montée est superbe et trone comme une boule à facette géante sur le buffet des desserts. Je ne sais plus, je ne me souviens plus, la pression retombe et je m’effondre sur mon siège. Done ! Mon job est fini !!!
Jour J quelques heures après la bataille. De nombreuses personnes viennent me féliciter. Certaines me demandent même de leur donner des cours. En cuisine le traiteur est hébahi ! Une serveuse me dit même : vous savez les traiteurs, ils n’osent même pas réaliser ce genre de pièce montée. C’est trop risqué pour eux ! Plein de petits mots touchant me remplissent de bonheur. Moi tout ce que je voulais, c’était faire plaisir à Miloo & à Clem ! Pari réussi. VIVE LES MARIES !!!
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